Lumière pour les nations

jeudi 26 janvier 2023

La première étape de l’œuvre de la Création est l’apparition de la Lumière. Et « Dieu sépara la lumière des ténèbres » (Gn 1, 4). Dès le début, nous ne pouvons ignorer que la Lumière est nécessaire pour que toute la suite de l’œuvre divine se déploie harmonieusement. Ce long travail de déploiement se continue encore aujourd’hui et ne cessera que pour s’effacer devant la Révélation ultime de Dieu dans sa Gloire.

La Lumière de notre Création, parfois voilée par les ténèbres du monde, sera alors magnifiée par la Lumière glorieuse de Dieu. Il y a là tout le chemin d’espérance, comme nous le proposera Maï Saïto dans une méditation musicale dans ces pages.

Le jour de la Présentation de Jésus au Temple, lorsque le vieillard Syméon reçoit l’Enfant dans ses bras, il parle de Lui comme de la « Lumière qui éclaire les nations » (Lc 2, 32). Et nous savons combien les nations, en tout temps, ont besoin de cette illumination ! La vénérations des mages nous a montré, il y a quelques semaines, que toutes les nations sont capables de venir à Jésus, lorsqu’elles en entendent l’appel.

Reconnaître Jésus comme la vraie Lumière dont le monde, parfois enfoncé dans ses ténèbres, a besoin, n’est pas d’abord un travail intellectuel, mais surtout le fruit d’une rencontre incontournable, nécessaire, comparable à celle du vieillard Syméon à la porte du Temple. Chaque homme a besoin de cette rencontre, parce que chacun a besoin de se laisser éclairer par la Lumière divine.

C’est pour cela qu’au milieu des nuits de notre monde, il est précieux de savoir se tourner vers le Christ qui éclaire toute chose. Les nuits d’adoration qui se succèdent semaine après semaine dans le silence de la chapelle de la Soledad de l’eglise ND La Real donnent cette opportunité d’une expérience concrète dans laquelle l’adorateur se place devant le Christ réellement présent dans l’Hostie, qui devient le seul objet de son regard et de son attention.

Il est vrai que cela entraîne nécessairement des déplacements, des efforts, et parfois des combats intérieurs, pour accepter de vivre plus qu’une simple « consommation sacramentelle » pour entrer dans une communion avec le Christ. Il y a là un travail de conversion qui s’adresse à tous, parce que chaque chrétien est appelé à se sentir concerné par cette mission qui consiste à se placer devant la Lumière, pour pouvoir ensuite la transmettre à ceux qui l’entourent.

Dans toutes les histoires de conversion, nous retrouvons une démarche incontournable, qui est de vivre la rencontre avec Jésus, en ouvrant notre cœur et notre âme afin de l’accueillir dans nos vies. Le travail de la conversion, que ce soit pour la personne qui n’avait encore jamais entendu parler de Dieu, comme pour celle qui le fréquente fidèlement jour après jour, est un accueil nouveau de Celui qui vient pour éclairer le monde de sa Vérité divine.

Il est remarquable de constater qu’à travers les siècles, le Seigneur se sert de nombreux moyens pour révéler et déployer sa Lumière aux hommes. L’expérience de la découverte des volets d’orgue à la cathédrale et de ce qu’ils représentent est une occasion particulière de nous en réjouir et nous en étonner. En effet, de manière analogique, à travers le travail des restaurateurs d’art, nous saisissons qu’il est nécessaire parfois de « nettoyer » nos représentations, voire nos convictions, afin que se révèle à nouveau dans sa pureté ce qui nous a été transmis et dont nous sommes héritiers.

De la même manière d’ailleurs, la grande richesse de notre partimoine sacré et sa diversité dans nos églises est un moyen absolument exceptionnel qui nous est donné, comme autant de portes d’entrées, pour nous introduire de manière lumineuse au cœur du Mystère divin que nous y célébrons. C’est la raison pour laquelle nous ne regardons pas ce patrimoine d’un œil extérieur, comme si ce n’étaient que des vestiges d’une époque passée, mais nous y attachons une importance, parce qu’il est non seulement le témoignage de la foi de nos pères mais aussi et surtout un réel enseignement catéchétique de ce Mystère divin qui nous appelle et que nous espérons.

A travers cette lecture de l’art et du patrimoine, nous sentons que nous devons sans cesse revenir à Jésus, qui est notre Lumière. Le travail quotidien de l’Eglise, et en elle, de tous les baptisés, est de revenir au Christ, notre unique Lumière, c’est-à-dire de le remettre au centre de nos vies et de la vie du monde. La mission de l’Eglise n’est pas avant tout d’assurer une sorte de fonctionnement institutionnel, mais d’honorer sa vocation première qui est de montrer la Lumière révélée dans le Seigneur.

Les statistiques de l’Eglise catholique, dévoilées chaque année au mois d’octobre, montrent que le nombre de laïcs offrant leur vie pour servir la mission augmente, répondant à cette redécouverte que la Mission réelle de l’Eglise n’est pas une question réservée au clergé ou aux membres de communautés religieuses. C’est ainsi que nous avons eu la joie d’accueillir la communauté missionnaire Shalom dans notre diocèse, au service du sanctuaire St Joseph, mais appelée également à exercer ce charisme missionnaire dans notre société occidentale.

A travers ces quelques mots, nous voyons qu’il y a de nombreuses manières de laisser la Lumière éclairer les nations.
C’est ainsi que, nous approchant du temps du Carême, nous pouvons bien évidemment souhaiter que celui-ci soit un bon temps de conversion : nous laissant purifier afin que la Lumière nous éclaire vraiment, jusqu’à l’intime de l’âme !

Abbé Benoît De Roeck +

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