Elles sont présentes

jeudi 23 mars 2023

Les grandes hymnes mariales des temps de la Passion (Stabat Mater) et de la Résurrection (Regina Coeli) nous permettent de nous associer à la Mère de Dieu au long des heures douloureuses et glorieuses de l’Histoire du Salut. Sa proximité avec le Christ n’est pas à démontrer, mais nous pouvons noter qu’elle n’est pas seule à vivre cet accompagnement.

Les saintes femmes de l’Evangile accompagnent chacune à leur manière le chemin du Christ sur la terre. Leur présence est un enseignement à lui seul. Elles se nomment Marie, Marthe, Véronique… Certaines sont plus discrètes que d’autres mais leur présence est indéniable. Leur rôle, lui-même, revêt une grande importance. La part féminine de l’Evangile est souvent peu considérée, parce que l’on souligne de manière plus évidente les rôle des apôtres et que les disciples sont présentés de manière générale, ne précisant pas que des femmes en font partie.

Méditant sur l’heure de la Croix, ainsi que sur le matin de Pâques, nous pouvons regarder avec respect et pudeur ce lien intime qui nous est révélé. Que ce soit entre la Vierge Marie et son Fils, dans la douleur de la Passion, ou encore entre Véronique et Jésus dont le visage s’imprimant sur le voile laisse son empreinte dans son âme, ou dans l’échange si profond mais si pudique du matin de Pâques : « Marie – Rabbouni », nous saisissons toute la portée du lien qui s’établit et dont Jésus est toujours le centre. L’envoi de Marie-Madeleine vers les disciples par Jésus au matin de la Résurrection est encore l’un de ces instants fondateurs qui orienteront les disciples dans leur mission (cf. Jn 20, 17). Dans les premières heures de la vie de l’Eglise encore, conduites par l’Esprit Saint, des femmes seront à l’œuvre dans la fondation des églises et les Actes des Apôtres nous rapportent combien leur présence est déterminante.

Des figures féminines décisives apparaissent dans le déploiement de l’Eglise, elles auront une véritable influence dans sa mission. Nombreuses, en effet, sont les figures de sainteté qui nous démontrent l’importance de la présence des femmes dans l’Eglise au long des siècles. Nous pouvons d’ailleurs souligner combien, aujourd’hui, nos paroisses, ainsi que de nombreux aspects de la Mission, doivent à la présence des femmes.

Alors que nous vivons le sommet de l’année liturgique, en célébrant le Mystère Pascal, nous pouvons noter que, depuis l’heure de la mort et de la Résurrection du Christ jusqu’à aujourd’hui et demain, la femme est pleinement présente dans la vie de l’Eglise.

En 1988, à l’occasion de l’année mariale, saint Jean-Paul II donnait à l’Eglise la lettre apostolique sur la dignité et la vocation de la femme, Mulieris dignitatem, dont je vous livre ici quelques paragraphes de la conclusion :

« En l’Année mariale, l’Eglise désire remercier la Très Sainte Trinité pour le « mystère de la femme » et pour toute femme, pour ce qui constitue la dimension éternelle de sa dignité féminine, pour les « merveilles de Dieu» qui, dans l’histoire des générations humaines, se sont accomplies en elle et par elle. En définitive, n’est-ce pas en elle et par elle que s’est accompli ce qu’il y a de plus grand dans l’histoire de l’homme sur terre, l’événement que Dieu lui-même se soit fait homme ?

C’est pourquoi l’Eglise rend grâce pour toutes les femmes et pour chacune d’elles: pour les mères, pour les sœurs, pour les épouses; pour les femmes consacrées à Dieu dans la virginité; pour les femmes dévouées à tant d’êtres humains qui attendent l’amour gratuit d’une autre personne; pour les femmes qui veillent sur l’être humain dans la famille, ce signe fondamental de la communauté humaine; pour les femmes qui exercent une profession, celles sur qui pèse parfois une grande responsabilité sociale; pour les femmes «vaillantes» et pour les femmes «faibles»: pour toutes, telles qu’elles sont sorties du cœur de Dieu dans toute la beauté et la richesse de leur féminité, telles qu’elles ont été entourées de son amour éternel; telles qu’avec l’homme elles accomplissent le pèlerinage de cette terre, «patrie» temporelle des hommes, parfois transformée en «vallée de larmes»; telles qu’elles portent, avec l’homme, la responsabilité commune du destin de l’humanité, selon les nécessités quotidiennes et suivant la destinée finale que la famille humaine a en Dieu, au sein de l’ineffable Trinité.

L’Eglise rend grâce pour toutes les manifestations du « génie » féminin apparues au cours de l’histoire, dans tous les peuples et dans toutes les nations ; elle rend grâce pour tous les charismes dont l’Esprit Saint a doté les femmes dans l’histoire du Peuple de Dieu, pour toutes les victoires remportées grâce à leur foi, à leur espérance et à leur amour : elle rend grâce pour tous les fruits de la sainteté féminine.

L’Eglise demande en même temps que ces inestimables « manifestations de l’Esprit » (cf. 1 Co 12, 4 ss.), données avec une grande générosité aux « filles » de la Jérusalem éternelle, soient attentivement reconnues, mises en valeur, afin qu’elles concourent au bien commun de l’Eglise et de l’humanité, spécialement à notre époque. Méditant le mystère biblique de la « femme », l’Eglise prie pour que toutes les femmes se retrouvent elles-mêmes dans ce mystère, pour qu’elles retrouvent leur « vocation suprême ». (MD 31)

De l’heure de la Croix à celle de la Résurrection, merci à nos sœurs de répondre à l’appel du Christ, d’œuvrer à la Mission de l’Eglise.

Abbé Benoît De Roeck +

permanence du curé

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