Le Trou de la Pentecôte
C’est un trou aménagé au centre de la clé de voûte et qui, à l’extérieur, n’est recouvert que d’une lauze. Le dimanche de Pentecôte, un sacristain montait sur le toit de la cathédrale et enflammait des bouquets de genêts qu’il laissait tomber par le trou dans la nef de la cathédrale, symbolisant le souffle de l’Esprit Saint tombant au milieu des fidèles.
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La fausse clef de voûte, actuellement accrochée au mur du transept sud, est emblématique de l’histoire mouvementée de la ville et de la cathédrale.
Bien que la construction ait commencé en 1324, il fallut attendre la fin du XVème pour que le chœur soit voûté. C’était pendant l’occupation du pays par les troupes de Louis XI, aussi fit-on placer dans le chœur les trois clefs de voûte aux armes du roi de France, de son épouse Anne de Bretagne, et du Dauphin Charles VIII, la quatrième représentant saint Jean-Baptiste, le titulaire.
Cédant aux injonctions de Saint François de Paule son confesseur, Louis XI sur son lit de mort aurait enjoint à son fils le futur Charles VIII de restituer le Roussillon à son légitime seigneur, ce qui fut fait en 1493 au traité de Barcelone. On s’empressa alors de masquer les clefs de voûte qui rappelaient les heures sombres de la dure occupation militaire.
Une grande fausse clef en bois doré présentant les armes de la ville sculptées en relief vint masquer les clefs litigieuses. De nouvelles guerres ramenèrent les armées françaises au cours du XVIIèmejusqu’au traité des Pyrénées par lequel le Roussillon fut annexé au royaume de France ; Les partisans du nouveau régime firent retirer la fausse clef ; les quatre barres du blason catalan furent arasées, le fond peint en bleu de France et fleurdelisé, seul le personnage de Saint Jean-Baptiste fut conservé, (les armes de la ville figurant sur le retable du chœur subirent le même sort).
Ainsi rectifiée et devenue politiquement conforme à la nouvelle donne politique, la fausse clef fut placée dans le transept, ou elle vint obturer le « trou de la pentecôte », clef de voûte d’origine, creuse pour permettre de faire tomber de la voûte des brindilles de genêt enflammées ou des pétales de fleur lors des solennités de Pentecôte, pour figurer les langues de feu de l’Esprit Saint descendant sur les disciples.
Lors de la dernière restauration, le parti fut pris de restituer la vision de cette belle pièce datant de la construction de la voûte ; la fausse clef est exposée depuis dans le transept.