Chers frères et sœurs du doyenné de Perpignan
Voici une rentrée pastorale sous le signe de la nouveauté !
« Ramellet », la revue que vous avez entre les mains, était jusqu’à présent le mensuel des fidèles de la communauté de paroisses St Jean Baptiste qui recouvre tout le centre-ville. Avec l’accord de vos curés, ce mensuel est en train de se métamorphoser en une revue trimestrielle destinée à vous tous, fidèles de l’ensemble du doyenné.
Ce numéro est donc un numéro spécial à double titre, d’abord parce qu’il s’agit d’un numéro de transition pour vous présenter ce projet et son objectif, ensuite parce qu’il est consacré dans sa seconde partie au grand événement diocésain que fut, le 18 juin dernier, la messe d’installation de notre nouvel Evêque, Monseigneur Thierry Scherrer. Les textes des diverses allocutions, des présentations de l’Evêque et de notre diocèse, ainsi que celui de l’homélie de Monseigneur Scherrer, le tout agrémenté de photos, pourront nourrir notre prière pour l’Eglise qui est à Perpignan et le nouveau pasteur que le Seigneur lui donne.
Evidemment, beaucoup d’entre vous doivent se poser des questions, à commencer par celles-ci : qu’est- ce qu’un doyenné ? Quel est l’intérêt d’une revue commune ? Le doyenné de Perpignan est le groupement de trois communautés de paroisses situées « intra muros », au centre-ville (cté de paroisses St Jean Baptiste), à l’ouest (cté de paroisses Notre Dame de la Bonne Nouvelle), au sud (cté de paroisses St Jean Bosco qui comprend aussi Villeneuve de la Raho). A ces trois là s’ajoutent la cté de paroisses « Pau i Treva », périphérie sud Ouest (Toulouges, Canohès, Pollestres, Nyls), et la cté de paroisses St Jérôme, périphérie Est (Cabestany, Saleilles, St Nazaire, Théza). Chaque communauté de paroisses est confiée par l’Evêque à un curé, aidé d’un ou plusieurs vicaires ou prêtres coopérateurs.
Chacune est brièvement présentée dans ce numéro spécial. Mais ce n’est pas tout, notre doyenné, en plus de ses dix-huit prêtres est riche de ses six diacres permanents, chacun ayant reçu de l’Evêque une mission ; et aussi de ses communautés religieuses : Sœurs franciscaines des Béatitudes sur La Réal, Carmélites missionnaires au Parc Ducup, Petites Sœurs des Pauvres pour quelque temps encore au Moulin à Vent ; et encore de ses communautés nouvelles : Communauté Shalom au sanctuaire St Joseph, Sœurs Pauvres de Jésus près de l’Eglise St Jacques, Communauté de la Croix Glorieuse près de l’Eglise St Martin. Enfin et surtout, il y a vous, lecteurs, qui ignorez peut-être que fidèles du Christ et de son Eglise, vous êtes appelés à devenir à Perpignan ces disciples-missionnaires que l’Eglise appelle aujourd’hui de ses vœux…
Quel potentiel missionnaire dans une formidable diversité ! Quant au doyen, lui aussi nommé par l’Evêque, sa mission consiste entre autres à promouvoir et à coordonner une action pastorale commune… D’où l’intérêt d’une revue commune au service de cette action !
Pour mieux comprendre les enjeux actuels, revenons à une enquête de l’INSEE : « Trajectoires et origines » qui porte sur des données datant de 2019-2020. Dans une tribune parue à la fin du mois de mai dernier*, l’historien Guillaume Cuchet comparait ces données avec celles de l’enquête précédente menée en 2007-2008. Le premier constat est que les choses évoluent très rapidement depuis douze ans.
Dans les tendances qui s’accentuent, la première est la hausse des « sans religion déclarée » qui passent de 45% à 53%. La deuxième est le déclin du catholicisme qui passe de 43% à 25%. Guillaume Cuchet parle même d’effondrement. La troisième est la forte montée des « autres chrétiens » de 2,5% à 9%, surtout des protestants évangéliques. La quatrième est la progression des musulmans qui passent de 8% à 11%. Chrétiens catholiques, nous avons à prendre conscience de l’urgence de la mission et du témoignage. Le premier témoignage qui nous requiert est celui de l’unité et il n’y a pas d’unité sans Charité.
Dans cette perspective, nous ne pouvons éviter de nous remettre en cause. Ne nous arrive-t’-il jamais de succomber à la tentation d’absolutiser notre sensibilité ecclésiale propre et de nous installer dans un confortable entre-soi ? Ne cédons-nous jamais à ces comparaisons, ces jugements, qui versent dans l’âme le poison des non-dits et des secrets mépris ? Soyons clairs, unité n’a jamais été synonyme d’uniformité.
Il se trouve que pratiquement toutes les sensibilités ecclésiales sont honorées sur notre doyenné. Quelle grâce ! Encore faut-il que nous apprenions à nous respecter, à nous connaître, sinon comment devenir frères et sœurs dans le Christ et participer à une mission commune ? Sans doute s’agit-il là de ce que le Pape François appelle la conversion pastorale, voilà un autre objectif pour cette revue. En tout cas, prêtres et diacres avancent « poc a poc », avec la grâce de Dieu, sur ce chemin de l’unité et de la Charité. Nous nous retrouvons régulièrement dans un esprit fraternel. Les curés ont commencé à réfléchir à la mutualisation de certaines tâches pastorales. Depuis quelques années, c’est dans cette perspective aussi qu’une récollection en doyenné est proposée à tous le 1er samedi du temps de l’Avent, cette année le 9 décembre.
Reste à trouver un titre pour cette revue, qui ne se substituera pas aux bulletins paroissiaux locaux toujours nécessaires pour l’information locale, mais qui voudrait être un outil au service de la formation, de la mission, et de la communion. L’idéal serait un titre suggérant l’unité vers laquelle nous cheminons ensemble, par exemple : « D’un seul cœur », ou un titre signifiant le mouvement de conversion, par exemple : « En route ! ». Je suis sûr, chers lecteurs, que vous aurez plein d’idées… Pourriez-vous faire remonter auprès de votre curé vos suggestions de titres ? Nous pourrons ainsi en choisir un pour le prochain numéro qui sera donc le numéro 1 de notre revue trimestrielle. Il paraîtra pour le temps de l’Avent.
En ces jours de rentrée, que la bénédiction du Seigneur vous accompagne ! En ces temps incertains, puissions-nous témoigner de la Paix si précieuse que LUI seul peut donner !
* Tribune dans le journal « La Croix » du 22/05/23
Frère Christophe Lembrez +