Prenons l’air au Jardin de Marie
Les différents épisodes de confinement nous ont contraints à nous replier dans un périmètre imposé, dans notre maison voire sur nous-mêmes.
Le port du masque a pu mettre comme un bâillon sur nos fonctions respiratoires.
Et certains d’entre-nous, atteints de la forme la plus grave de cette Covid-19, ont souffert l’asphyxie. Ce qui est peut-être la souffrance la plus angoissante, en tout cas celle que Jésus a connue, comme tout crucifié.
Bref, nous avons plutôt manqué d’air !
Il est donc temps de prendre l’air ! Comme ce bulletin nous y invite , sortons sur les traces de Marie vers les innombrables lieux dédiés au culte marial dans notre département.
Je vous propose ainsi d’égrener une litanie. Une litanie du nom de Marie, décliné dans tous les titres sous lesquels elle est invoquée dans les églises paroissiales, chapelles et ermitages placés sous son patronage. Nous ferons ainsi une visite au « Jardin de Marie » le beau nom auquel répond notre diocèse, en récoltant un bouquet en l’honneur de celle qui est notre Mère et l’objet de notre filiale affection .
Invoquons- la d’abord comme Notre Dame de Bonne Nouvelle, titre sous lequel à Port-Vendres on la fête. Bonne Nouvelle que l’offrande de Marie à son Dieu : Jésus nous vient par elle.
Elevons-nous jusqu’à N-D de Font-Romeu, la Moreneta qui veille aux destinées de notre diocèse. Que ce destin soit heureux, nous le demandons à
N-D de la Sort à Saint-Laurent de Cerdans qui a abrité en son manteau les jeunes générations qui y sont venues en colonie. En colonne on monte au chemin étroit et escarpé de N-D de Vie à Fuilla où comme à Argelès, on va à la rencontre de l’Eve nouvelle, mère des vivants. Vie, santé, bonheur éternel :
N-D de la Salut est à Pia pour dispenser ces grâces et N-D du Paradis à Cor –
-neilla del Vercol nous ouvre le chemin d’éternité.
N-D deTous les horizons au Barcarès embrasse de son regard les quatre points cardinaux, un regard de tendresse où transparait la grâce divine : c’est N-D de la Merci à Planès. Un regard empli de larmes : N-D de la Salette à Banyuls sur Mer pleure le péché de ses enfants tandis que N-D de Consolation à Collioure essuie leurs peines et que N-D du Bon Conseil à Vingrau tente de leur apprendre la sagesse.N-D de Bon-Secours au quartier Saint Martin à Perpignan a fort à faire avec les jeunes que l’on met à son école dans le lycée voisin .
A l’école de l’humanité Marie a conduit Jésus aux différents mystères de sa vie : joyeux (N-D d’Err est Marie de la Visitation ), douloureux(la chapelle N-D de la Pieta le rappelle à Thuir), lumineux (N-D de Lumière veille au levant de
notre diocèse à Saint Cyprien et glorieux.(N-D du Cénacle à Saint Estève est humblement dans ce diocèse la chambre haute de Pentecôte). C’est N-D du Rosaire dont la chapelle de Palalda est gardienne du culte, N-D du Rosaire vénérée à Thuir sous le vocable de N-D de la Victoire ( trace de l’histoire ). La grande histoire de l’Eglise a rejoint Perpignan et notre diocèse quand N-D de la Réal a accueilli son Concile et l’anti-pape avant que celui-ci ne passe outre Pyrénées, au royaume de N-D de Monserrat dont une chapelle porte bien modestement le nom à Estagel. Trace de l’histoire locale encore que N-D de Juhègues à Torreilles, dédiée à nos pères dans la foi, les Juifs qui n’ont pas toujours eu droit de cité chez nous. Pourtant , comme Jésus, Marie est née de leur race. S’en souvenaient-ils tous ceux qui ont consacré leur église paroissiale à la Nativité de Notre-Dame à Baixas, Caudiès de Fenouillèdes, Sournia, Montalba d’Amélie, Campôme, Los Masos, Molitg, Espousouille, Formiguères et Porté Puymorens ? Mais ce que l’on vénère le plus en Marie, c’est sa naissance au ciel, son entrée dans la gloire qui nous renouvelle dans l’espérance de notre propre glorification ; 32 de nos paroisses sont sous le vocable de N-D de l’Assomption , de la montagne à la mer : Palau de Cerdagne, La Cabanasse, Rodès, Espira de Conflent, Corneilla de Conflent, Castelnou, Oreilla, Fontpédrouse, Néfiach, Saint Féliu d’Amont, Montalba le Château, Serralongue, Coustouges, Le Tech, Palau del Vidre, Las Illas, Montescot, Nyls, Toulouges, Vingrau, Arles sur Tech, Montferrer, Brouilla, Le Boulou, Espira de l’Agly, Latour de France, Felluns, Lesquerde, Trilla, Cassagnes, Le Barcarès et bien sûr Sainte Marie,sans compter N-D de la Réai à Perpignan et deux prestigieuses églises qui traduisent N-D de l’Assomption en N-D des Anges : Collioure et Cabestany ( dont le Maître a inscrit dans la pierre la Pâque de Marie) et une école de même à Espira de l’Agly. Et puis il y a l’école et les modestes églises qui portent tout simplement sans autre titre, le nom de Sainte Marie : l’école de Toulouges et les églises de Château Roussillon, le Vilar de Reynès et le Vilar de Villelongue dels Monts. Des monts de l’orient des Pyrénées à ceux de leur occident, Marie est l’objet de la même vénération filiale : la chapelle de N-D de Lourdes au cœur de notre ville est l’ambassade de la grotte bigourdane.
Les litanies de Marie dans notre pays nous conduisent ainsi aux quatre coins de ce département : Marie est partout et de tous les lieux : les prés, la mer et les monts, les arbres, les fontaines et les rochers lui rendent hommage ; elle est N-D del Prat à Argelès, des Flots à Canet-Plage, del Coll à Calmeilles, de la Roca à Nyer, de l’Arca à Saint-Nazaire, del Roure à Taillet et Los Masos, de Font-Couverte à Caixas. Elle est
N-D de Pene qui couronne un piton rocheux et N-D de Forca Réal qui défie la tramontane de force impériale. De Serrabonne ou de Belloch à Dorres, Notre Dame sait qu’ici tout est bel et bon, et qu’au creux d’un vallon d’Albères elle peut encore cacher des Ermites qui portent son nom.
Père Jean-Paul Soulet